Une entrée, un dessert, des insectes
Et alors cette blatte, elle était comment ? Craquante, cuite à point ? Et pour l’apéro, des cacahouètes, une sauterelle ou un petit cocon de ver à soie ? Un petit insecte… ça passe tout seul.
La question de manger des insectes ou du moins de faire entrer les insectes comme adjuvant dans la nourriture industrielle est un sujet qui revient régulièrement dans l’actualité. Si en Europe la question fait débat, en Asie du Sud-Est, les insectes font partie du régime alimentaire de nombreuses personnes.
Des insectes aux coins des rues
La consommation d’un pays à l’autre varie, les Vietnamiens en mangeant beaucoup plus que les Thaïlandais, de même que les populations rurales restent friandes de ces petits mets que la population urbaine… Mais les temps changent.
En effet, il n’est pas rare de voir un vendeur ambulant, dans les rues d’une grande ville, proposer juste à côté de quelques fruits, un choix de plusieurs insectes : blattes grillées, sauterelles fries (« takatan » en thaïe), criquets sautés, cocons à la vapeur, etc. Tous sont évidemment accompagnés d’une petite sauce plus ou moins relevée… (C’est dommage car cela peut cacher la subtilité du goût de chacune de ces petites choses).
Si pour la population locale, il s’agit bien souvent d’un élément à part entière de leur alimentation, pour les voyageurs c’est bien souvent l’envie de découvrir, de se tester qui amène à la dégustation. On trouve ainsi quelques vendeurs dans les quartiers touristiques tels que Khao Sand Road.
Du local à l’industrie
Mais les insectes deviennent également un enjeu commercial. On peut maintenant en trouver dans les rayons de certaines grandes épiceries. Le packaging ressemble fortement à celui d’un paquet de chips ou de cacahouètes (voir les photos). Un petit apport de protéines pendant l’apéro… Cela peut toujours remplacer les traditionnelles tranches de saucisson ou autres cochonnailles.
Cependant, les insectes présentent quelques inconvénients. En effet, si pour des raisons de démographie galopante et de soucis de trouver des substituts protéinés, l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) a encouragé l’élevage industriel d’insectes, il n’en demeure pas moins que des problèmes majeurs apparaissent.
Un consommation en devenir ?
Le premier, et non des moindres, notre manque de connaissance de la consommation des insectes à grande échelle. Quid des risques sanitaires, entre le fait de nourrir l’homme directement avec des farines à base d’insectes ou d’animaux alimentés avec des insectes. Le deuxième concerne les allergies. En effet, d’après l’Anses, les insectes entraînent les mêmes risques d’allergie que les acariens, les mollusques et autres crustacés …
Devenir donc entomophage régulier n’est pas pour demain, mais rien n’empêche le curieux-se de goûter… et de voir si après tout un bon vieux grillon donne un peu plus de piquant que les bonnes vielles cacahouètes ! Bon appétit.