Comment est mort Jim Thompson ?
Personnage emblématique, Jim Thompson a laissé un héritage hors du commun à la Thaïlande. Autour de l’homme demeure depuis 5 décennies, le mystère de sa mort.
La découverte de Jim Thompson
Pour ceux et celles qui viennent en Thaïlande pour la première fois, le nom de Jim Thompson raisonne comme un lieu à visiter, comme une demeure faisant l’éloge du savoir-faire et de la tradition thaïe du tissage de la soie.
La demeure est en quelque sorte le dernier vestige d’une histoire épique d’un homme, d’une success story qui s’acheva brutalement en 1967.
L’homme est devenu une légende tant pour l’histoire de sa réussite que par sa mystérieuse disparition. Il a laissé un héritage énorme qui a bien sûr nourrit de nombreuses histoires sur les raisons profondes de cette disparition.
Jim Thompson, son histoire et l’Histoire
Né aux Etats-Unis en 1906, Jim Thompson est issu d’une famille aisée, son père travaillant dans l’industrie du textile. Le petit Jim est surtout intéressé par des études d’architecture. Malgré son échec pour l’obtention du diplôme, il va exercer cette profession pendant quelques années en construisant des petites maisons.
Dans les années 40, il s’engage dans la Garde Nationale. Un an plus tard les Etats-Unis entre en guerre. J Thompson s’engage alors à l’OSS (Office of Strategic Services) précurseur de la CIA. Il va ensuite participer à plusieurs débarquements. En 1945, alors qu’il devait être parachuté sur la frontière Cambodgienne, il est démobilisé à Bangkok.
Jim Thompson et la Thaïlande
Pris de passion pour ce pays, il va mette à profit sa formation initiale et commencer à restaurer des demeures anciennes et pour lesquelles la population locale ne portait que peu d’intérêt. C’est ainsi qu’il va participer à la restauration de l’Hôtel Oriental sur le bord du Chao Phraya.
Autre intérêt la soie. Alors que l’Europe est en plein reconstruction, l’architecte se fait homme d’affaire et se fraye un chemin doré dans un secteur jusqu’à la confiné à l’artisanat de proximité. C’est le début de son entreprise et de sa main mise sur une économie en devenir.
Le succès et la réussite ne le quitteront plus jusqu’à ce fameux jour de 1967.
La disparition : le 26 mars
En 1967, les tensions en Asie du Sud-Est sont à leur comble avec une guerre du Vietnam qui s’enlise. Jim Thompson décide de quitte quelques temps la Thaïlande et se rend au Cameron Highlands en Malaisie. Il s’agit d’une vielle station montagneuse auparavant occupée par les colons anglais. Il s’installe chez des amis de Singapour dans leur maison de vacances, le Moonlight Cottage.
Alors qu’ils viennent de fêter entre amis le dimanche de Pâque, Jim Thompson profite du repos de ses hôtes pour aller se balader. On ne le reverra plus.
Aucune trace, rien ne sera trouvé. Jim Thompson a totalement disparu. Les recherches ne donneront rien.
Les hypothèses de la disparition de Jim Thompson
Elles sont nombreuses : l’attaque d’un tigre, un accident (renversé par un camion… en pleine forêt ?), perdu dans la forêt et bien sûr, l’hypothèse la plus récurrente, l’assassinat … c’est cette dernière qui évidemment nourrit le plus de commentaires : Mais par qui ? Et surtout pourquoi ?
C’est justement à ces deux dernières questions que le documentaire du réalisateur/producteur Barry Broman vient apporter des réponses. Il écarte totalement de l’idée d’un assassinat ayant comme mobile la fortune de Thompson.
Qui a tué Jim Thompson ?
“Who killed Jim Thompson” est le nom du film qui a été présenté le 20 octobre 2017 au « Eugene International Film Festival » dans l’état américain de l’Oregon.
Les réalisateurs du film ont été approchés par des témoins (directs ?) et qui ont donné des informations venant étayer une nouvelle piste : l’assassinat politique.
Ils récusent en premier lieu l’idée d’un Jim Thompson en vacances en Malaisie. Non ce dernier était en mission (OSS) afin de rencontrer le chef des rebelles du Parti Communiste malais (L’Armée de Libération des peuples de Malaisie). Thompson, de par sa formation et sa connaissance de la Thaïlande, apparaissait comme l’homme de la situation pouvant faire médiation avec des rebelles. Ces derniers faisaient des actes de guérilla contre les forces gouvernementales depuis la frontière thaïlandaise. Calmer les rebelles, c’était éteindre ou restreindre un front alors que les tensions et les batailles ne cessaient de croître dans toute l’Asie du Sud-Est.
La rencontre aurait mal tourné, la peur prenant le pas sur la raison. Le meurtre pour effacer toute trace et tout dialogue. Pas de revendication, seul le silence pour nourrir toutes les hypothèses.
Une nouvelle piste ?
Que dire de la solidité des faits énoncés… pas grand-chose si ce n’est que des témoignages petit à petit font jour. Que le corps demeure introuvable et que les principaux protagonistes sont toujours silencieux. Demeure les archives de l’OSS, les ordres de mission… Peut-être que la vérité (si elle existe) sortira un jour d’un vieux carton déclassifié !