Le bonsaï thaïlandais, un héritage culturel
La Thaïlande est un carrefour culturel où de nombreuses vagues migratoires ont apporté des pratiques et des coutumes, le bonsaï en est un exemple.
La fausse tradition thaïlandaise !
Dire qu’il y a une culture propre au bonsaï en Thaïlande serait inexacte. En effet, le bonsaï a pour origine la Chine. Les premiers témoignages faisant références à cet art dateraient de -200 av JC sous l’ère de la dynastie des Han. Si la datation est approximative, il est sûr que cette technique de cultiver des arbres dans de petits pots portait le nom de penjing ou punsai.
Introduit entre le VIII et XIIème siècle au Japon, le penjing se transforme peu à peu en un exercice de plus en plus lié à la recherche esthétique. Ce n’est plus tant la capacité de faire pousser un arbre dans un petit contenant, qu’une recherche de style et de forme incarnant la philosophie zen. Le punsai devint bonsaï.
Les communautés du bonzai
En Thaïlande, le bonsaï a comme origine deux communautés : la chinoise depuis plusieurs siècles et la japonaise surtout à la fin du XX et XXIème siècle. On en trouve ainsi dans quelques parcs publics – comme le parc Suan Luang Rama IX – et surtout dans de nombreux autres lieux aussi disparates que les restaurants chinois d’un certain standing ou japonais.
Quelques entreprises se sont d’ailleurs spécialisées dans ce domaine, avec une prédominance chinoise. Une petite dizaine d’entreprises japonaises s’est également installée ces dernières années. Il faut dire que le nombre de salariés japonais en Thaïlande est conséquent et entraîne une demande de la part de restaurateurs et de quelques familles.
On remarque qu’il n’y a pas un style privilégié en Thaïlande et que l’on trouve un petit peu de tout que ce soit le fameux Kengai (avec les branches tombantes) ou bien encore l’Ishitsuki (avec les racines prises dans un rocher – voir photo). Il en de même pour les essences choisies cela part des genévriers, aux ornes ou aux érables.
Si l’art du bonsaï ou du penjing remporte un certain succès en Thaïlande, il faut y voir aussi sa relation étroite avec le bouddhisme et la discipline qui en découle : recherche d’équilibre, patience et observation sont sans aucun doute des points communs qui mènent sur le chemin d’une certaine sagesse.