Koh Mak, Somchai et l’Art Brut, à voir
Au-delà de son cadre naturel, Koh Mak est aussi l’île où vit un artiste singulier Somchai. Petite présentation de cet artiste, de son art brut et de son univers.
Lors de notre dernière visite, nous avons appris que Somchai avait quitter l’île. Sa maison est maintenant couverte de végtation et ses oeuvres (ci-dessous) ont totalement été englouties par la fôret.
Une île et des statues
Quand on visite Koh Mak, on peut trouver, de temps à autre, ci et là, des statues de tailles assez imposantes et dans un style totalement innovant, pleine d’humour et parfois déconcertantes. Ainsi quand on se rend au Wat de l’île, on y découvre toute une série de personnages assez surprenants de par leurs compositions, leurs positions, leurs expressions. Certainement dans ce lieu sacré, on sent que l’artiste a respecté et s’est inspiré de la tradition bouddhiste, sa créativité se ressent dès que l’on tombe par exemple sur le cochon-fontaine.
L’homme est connu dans l’île. Il suffit de peu de temps pour entendre parler de l’artiste ermite, de cet étrange artiste portant le beau surnom de Somchai.
L’artiste produit beaucoup, que ce soit pour les lieux sacrés ou que ce soit simplement pour insérer dans le paysage tel ou tel personnage. Plusieurs restaurateurs ont fait appel à lui pour donner une certaine singularité à leur établissement. Mais la vraie singularité se trouve chez l’artiste.
La maison-atelier
Non loin d’une des routes traversant l’île, en plein milieu d’une végétation luxuriante, se niche la maison de l’artiste. On ne la voit pas directement. On devine l’entrée grâce à deux statues qui invitent le visiteur à découvrir le lieu. On suit une espèce de naga géant tout en béton qui entre et ressort du sol, pour arriver dans un espace totalement envahit de statues de béton. Au centre de la petite clairière, la première surprise : la maison de Somchai. En effet, elle semble prendre appui sur un arbre et l’on se demande comment le tout peut tenir. Elle est faite de tôles et de planches de bois, totalement désaxée et complètement précaire… mais elle semble avoir fait ses preuves et a, sans aucun doute, résister aux nombreux aléas climatiques de l’île.
Un artiste, Somchai
Une fois entrée, on se rend compte que l’artiste est là, juste à 5 mètres de vous. Lui est totalement pris par son travail et ne se soucie pas le moindre du monde du visiteur. L’homme est modeste, sourit humblement et vous laisse entrer dans son univers. Puis, au bout de quelques minutes, il disparaît, vous laissant seul dans cet univers.
De fait ce n’est pas dans un simple atelier dans lequel on pénètre, mais plus une maison-atelier à ciel ouvert. Ce sont les statues qui créent en quelque sorte les espaces. En effet, plusieurs personnages entourent ou dessinent une salle-de-bain, là d’autres personnages tendent leurs bras pour tenir un hamac, là encore un singe supporte un seau reposant sur son sexe en pleine érection.
Entre nature et culture
Les femmes nues, les sexes apparents, les fesses rebondissantes et généreuses sont de grands thèmes de l’artiste mais pas seulement. Des animaux, des visages singuliers sortent de temps à autre de la végétation omniprésente et qui gagne, sans aucun doute, tous les jours un peu plus d’espace. Pourtant, les statues sont grandes et nombreuses, mais l’on dirait que l’espace est plein à craquer de personnages tous aussi uniques. Il y a comme un combat entre l’artiste produisant quotidiennement et cette nature qui veut reprendre ses droits. Nature, culture, le secret de l’art brut ?
Art brut, art singulier
Ici, il y a tout un mélange, toute une atmosphère particulière, tout un esprit créatif qui ensorcelle le lieu. Quand on sort de là, on a l’impression d’avoir déniché « un Objet Trouvé ». Mais de fait, peu importe le nom que l’on utilise pour qualifier la production de Somchai, d’art brut ou d’art singulier, il y a là quelque chose d’unique et que tout amateur et curieux d’art doit aller voir.