Penang et le street-art
Sur l’île de Penang, la ville de George Town montre qu’il est tout à fait possible de conjuguer les exigences patrimoniales d’un classement au patrimoine mondial de l’Unesco avec le street-art. Le mélange est détonnant !
Histoire d’un pari
Il y a parfois des paris qui peuvent vraiment à porter une plus-value à une ville. En 2009, malgré l’obtention du classement de leur ville au patrimoine mondial de l’Unesco un an plus tôt, les dirigeants souhaitent dynamiser encore plus leur ville. L’idée est simple, les vieilles pierres et les vieux édifices, c’est beau et c’est bien, mais il faut moderniser le tout, lui donner un caractère propre. Ils organisent dans cette optique un concours d’art et notamment de street-art.
Une ville galerie
Le concours est gagné par « Sculpture at work » qui propose un projet nommé « voices from the people ». Il s’agit en fait de rendre actif le visiteur. Le but est de dispatcher dans la ville 52 œuvres afin d’inciter les visiteurs à parcourir la ville. George Town devenant ainsi une galerie publique ouverte. On va à la rencontre des œuvres, tous les quartiers sont visités et mises en valeur. Le ton se veut humoristique, caricaturant certaines scènes de vie. Peintures murales, graffes, sculptures avec des barres de fer, etc. les artistes – plus d’une dizaine – sont libres d’utiliser les matériaux et le matériel qu’ils désirent.
Des œuvres maintenant très célèbres
Ce projet prend un nouvel essor en 2012 avec l’arrivée d’un nouvel artiste lithuanien, tout jeune, mais au combien prometteur : Ernest Zacharevic.
Il va participer à 6 peintures/montages muraux qui vont donner un écho mondial au concours de George Town. Loin d’une quelconque revendication, il va simplement reprendre des scènes de vie quotidiennes de la population locale. Une de ses réalisations « Kids on Bicycle » va être reconnue comme une œuvre importante par les critiques et les médias (le qualifiant de nouveau Banksy), mais surtout cette composition va avoir un impact très populaire.
La chasse aux graffiti
Année après année, le succès est toujours aussi visible auprès du public. En effet, il suffit d’observer dès le matin comment s’agitent les nouveaux visiteurs. Cette visite de la ville convoque l’âme d’enfant, celle du chasseur de trésor mais ici converti au graffiti. Munis d’un plan ou jouant avec la chance, des petits groupes sillonnent le centre-ville à la découverte d’un graphe, d’un montage. Le pari ludique des organisateurs de faire participer le visiteur est pleinement réussi. Tous les jours on assiste à des jeux de mise en scène et de mimes, les visiteurs voulant prendre la photo la plus fun possible.
Le but initial de rendre la ville plus dynamique en provoquant l’interaction entre l’œuvre et le public est pleinement réussi. La visite ou la déambulation se fait tranquillement tout aussi bien seul qu’en famille.
Informations pratiques
Cette petite découverte de George Town mérite un peu de temps. On en profite également pour voir l’architecture des bâtiments, l’aménagement de certaines batisses, le charme des ruelles, etc.
Cependant afin d’optimiser cette déambulation créative, il est préférable de se procurer dans les centres d’informations ou dans de nombreux hôtel de la carte : Marking George Town ou tout simplement télécharger une application sur votre mobile (Penang Street Art).
Site officiel d’Ernest Zacharevic :voir ici