
Anutin Charnvirakul, le « roi du cannabis », devient Premier ministre de Thaïlande
Écrit par la rédaction de theo-courant.com, votre guide de référence sur la Thaïlande et l'Asie du Sud-Est.

Parvenu au pouvoir grâce à 311 voix au Parlement, Anutin Charnvirakul — souvent surnommé le « roi du cannabis » pour avoir conduit la dépénalisation de cette plante — devient Premier ministre de la Thaïlande dans un contexte de crise politique et de promesse de réformes constitutionnelles.
Contexte et victoire parlementaire
Anutin Charnvirakul, âgé de 58 ans, leader du parti Bhumjaithai, a remporté l’élection au Parlement thaïlandais le 5 septembre 2025, avec 311 voix sur 492, en devançant largement Chaikasem Nitisiri du Pheu Thai. Cette victoire met fin à une semaine chaotique marquée par la destitution de Paetongtarn Shinawatra (gouvernement précédent) par la Cour constitutionnelle.
Le roi du cannabis : une image assumée
Surnommé « roi du cannabis », Anutin s’est fait connaître pour avoir orchestré la dépénalisation du cannabis en 2022 en tant que ministre de la Santé. Animateur de cette réforme symbolique, il a transformé l’image politique en l’associant à une cause progressiste, tout en conservant une posture conservatrice et pro-monarchique. En jouant sur ce double tableau — entre une vision progressiste du cannabis et une approche conservatrice — il a tenu ses promesses électorales tout en évitant de froisser les membres les plus rigoristes de sa formation politique.
Une méthode politique pragmatique
Ancien vice-Premier ministre, ministre de l’Intérieur et de la Santé — notamment durant la période du COVID-19 — Anutin est réputé pour son pragmatisme, naviguant avec agilité entre élites opposées et gouvernements successifs. Désormais beaucoup plus exposé, il devra composer avec une opposition renforcée et les promesses faites au Parti du Peuple.
Coalition fragile et promesses de réforme
Sa montée au pouvoir s’appuie sur une alliance conditionnelle avec le People’s Party, principal parti progressiste, qui exige la tenue d’élections anticipées dans un délai de quatre mois et des réformes constitutionnelles. Toutefois, le People’s Party reste en opposition, ce qui fragilise la stabilité du nouvel exécutif.
Pour rappel : People’s Party a toujours montré une forte réserve concernant l’usage du cannabis que cela soit médical ou pas. Le parti d’Anutin, Bhumjaithai, considère que la dernière réforme s’inscrit dans leur stratégie initiale d’intégrer la consommation du cannabis dans une pratique responsable. Dans tous les cas, pour l’instant aucun parti n’a proposé de retour en arrière immédiat.
Dynastie Shinawatra affaiblie
Cette élection marque un recul significatif de l’influence de la famille Shinawatra, longtemps dominante en politique thaïlandaise.
Paetongtarn Shinawatra a été destituée pour des motifs éthiques dans la gestion d’une crise frontalière, et son père Thaksin est parti à Dubaï, en proie à des ennuis judiciaires. La Thaïlande se trouve ainsi à un tournant qui pourrait lui être très bénéfique, en assainissant sa vie politique de ces influences affairistes.
FAQ sur l’élection Anutin Charnvirakul
Q1 : Pourquoi Anutin Charnvirakul est-il surnommé « roi du cannabis » ?
Parce qu’il a été le principal artisan de la dépénalisation du cannabis en Thaïlande en 2022, alors qu’il était ministre de la Santé.
Q2 : Comment a-t-il accédé au poste de Premier ministre ?
Il a remporté un vote parlementaire le 5 septembre 2025 avec 311 voix sur 492, grâce à un pacte avec le People’s Party.
Q3 : Quelle est la situation politique actuelle ?
Il dirige un gouvernement minoritaire, appuyé de manière conditionnelle par le People’s Party qui reste en opposition, avec pour promesse des élections anticipées dans quatre mois.
Q4 : Quel rôle joue la famille Shinawatra dans cette crise ?
La destitution de Paetongtarn Shinawatra a été un coup dur pour la dynastie. Le jeudi 4 septembre, Thaksin est parti à Dubai pour raison de santé. Beaucoup se demande si ce départ ne serait un moyen pour échapper à ses responsabilités et à un retour éventuel en prison.
Q5 : Quelles perspectives pour la Thaïlande à court terme ?
Le calendrier est très chargé : réformes institutionnelles, possible référendum, et préparation d’élections anticipées marquent le nouveau mandat du chef de gouvernement.
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