Le sanctuaire chinois Saan Chao Pho Khao Yai de Koh Sichang
Visible depuis le port de Koh Sichang, le sanctuaire chinois Saan Chao Pho Khao Yai est un lieu sacré bien singulier qui unit toutes les communautés religieuses de l’île.
Un lieu à part
Quand on arrive en bateau, on devine facilement le sanctuaire Saan Chao Pho Khao Yai tant celui-ci se distingue des autres bâtiments. Tout de rouge, il est à la pointe nord de l’île et surplombe le port. L’accès est assez simple, il suffit de prendre un long et large escalier qui mène jusqu’à une première pièce consacrée aux divinités chinoises. Il faut poursuivre son chemin pour entrer pleinement dans l’étrangeté de ce sanctuaire.
Histoire de marin
L’histoire de la création du sanctuaire veut que des marins (dans l’ancien temps…), à peine débarqués de leur jonque pour fêter le nouvel an chinois, aperçurent en haut de la montagne de mystérieuses lumières s’échappant d’une des grottes. Le lendemain, les plus courageux inspectèrent la grotte et y trouvèrent une stalagmite avec des formes humaines. Ni une ni deux, on associa ces flammeroles à une manifestation de l’Esprit du Père de la Montagne. Les lumières étaient en fait des esprits envoyaient par le Père pour aller exhausser quelques vœux de fidèles en détresses.
Un sanctuaire pour toutes les communautés
La nouvelle de ces apparitions circula rapidement et un sanctuaire fut rapidement construit. Toutes les communautés, bouddhiste, hindou, chrétienne et musulmane, y participèrent et encore de nos jours, tous viennent déposer quelques demandes. Pour ce faire, le rituel est immuable et partagé par tous, il suffit d’écrire sa requête sur un bandeau de papier rouge d’une vingtaine de centimètres de long que l’on vient ensuite coller sur un des murs de la grotte. On prie et on espère.
Un rituel, un art brut
Avec le temps, les papiers se sont accumulés, transformant les murs dorés de la grotte en un patchwork d’écritures. Les idéogrammes chinois, thaïlandais, l’écriture romane (plus rare) se mélangent et forment des guirlandes suspendues de messages tout aussi intimes qu’universels : santé, amour, enfant, richesse, prospérité, etc.
Hanoumân l’héritage hindouiste
Dans une autre pièce se trouve étrangement une statue d’Hanoumân, le dieu singe, très populaire chez les hindouistes. Mais la surprise et la tolérance envers cette présence ostentatoire est sans doute dû au fait qu’Hanoumân était, dans l’épopée du Rāmāyaṇa, un grand admirateur de Râma. Le nom qu’a ensuite pris la famille royale de Thaïlande…
Le trafic maritime
L’autre atout du temple est qu’il offre un point de vue unique sur le port et sur le trafic maritime. De là on peut constater le nombre impressionnant de bateaux, de tankers qui croisent à seulement quelques milles de la côte (voir vidéo).
C’est un lieu à découvrir.