Bangkok, musée Erawan, le musée de la démesure
Le musée Erawan n’est pas un musée comme les autres. Imaginé par Lek Viriyaphan, ce musée est à l’intérieur d’un éléphant à trois tête. Colossal et dingue à voir absolument.
Un musée et de la démesure
Situé non loin de l’autoroute, loin du centre-ville, dans un quartier périphérique, le musée se voit de loin, de très loin. La statue d’Erawan, le dieu de tous les éléphants, trône sur promontoire, elle domine tout du haut de ses 43,6 mètres.
L’éléphant à trois têtes est géant, les qualificatifs manquent, les mesures parlent d’elles même : hauteur de la bête 29 mètres, pour une largeur de 12 mètres et une longueur de 39 mètres. Le poids de l’éléphant ne fait pas rigoler non plus : 150 tonnes. La tête pèse à elle seule 100 tonnes.
Une architecture habile
Énorme, mais pas écrasant. Cette statue de l’énorme éléphant à trois têtes mythique Airavata est très intrigante. En effet, si l’édifice est monumental, il n’empêche qu’il conserve un bel équilibre. Ceci est sans doute du à la finesse des finitions riches de détails insoupçonnés. En s’approchant du socle beige-rosé, des détails apparaissent. Des bas-reliefs font jours, les encadrures des portes sont travaillées dans un pur style thaï.
Si l’extérieur est bluffant, l’intérieur est lui aussi très surprenant. Le mastodonte se transforme en musée et l’émerveillement se poursuit.
L’intérieur aussi intriguant
On commence par le sous-sol. La pièce circulaire présente quelques belles pièces de services à thé, des jarres et autres céramiques de différentes périodes et régions d’Asie. Des cartes rappellent les routes qui étaient empruntées par les marchands, les intellectuels et les voyageurs de l’époque.
Mais en fait, on oublie rapidement ce sous-sol quand on entre dans la pièce centrale… merveille et étonnement sont alors au rendez-vous. Ici tout est détail, on entre de plein pied dans un univers unique.
De la cosmogonie bouddhique
Deux énormes najas forment des escaliers en colimaçon. Sur leurs côtés, dragons, personnages mythologiques sont incrustés et donnent du relief et des formes disparates et pourtant si harmonieuses.
Ça brille, la faïence réfléchit la lumière d’un plafond digne des plus belles rotondes des vieilles cathédrales européennes. Le bleu domine, représentant le ciel cosmique, il demande à lui seul beaucoup d’attention tellement ce dernier est riche. Il fait en quelques sortes le récit cosmogonique d’Erawan et donc de nous tous. Mythologie, bouddhisme, syncrétisme sont ici représentés.
Certains pourrait y voir une simple manifestation d’un art kitsch, mais à n’en pas douter, il y a ici plus qu’un délire d’un mécène fortuné.
Aux étages toujours des surprises
A l’étage, deux pièces – on peut y accéder à l’aide d’un ascenseur ou d’un escalier. La première étroite permet au fidèle de se recueillir – sur le côté une fenêtre qui laisse entrevoir le paysage urbain… – la seconde, le sommet de la bête, est aussi un lieu de prière, sans aucun doute la pièce la plus kitsch.
A droite et à gauche, 8 statues de bouddha, de période et de régions d’Asie différentes. De belles pièces que l’on ne peut pas photographier. En face, un autel avec un bouddha brillant mais qui parait bien terne à côté de ses illustres anciens.
Un petit parc mais riche
Après la visite d’Erawan, on peut se promener dans un petit parc mignon et très bien aménagé. De nombreuses statues de naga et de divinités mythiques y sont présentes. Seul le bruit de l’eau des fontaines et du petit cours d’eau viennent titiller les oreilles du visiteur… .
Infos pratiques :
- Adresse : 99 Bang Mueang Mai, Mueang Samut Prakan District, Samut Prakan 10270 - Plan ici
- Pour s’y rendre : BTS ligne Sukhumvit, station Erawan Museum
- Ouvert tous les jours de 09h000 à 19h00
- Prix d’entrée : 400 baht par personne - 200 baht par personne à partir de 17h00
- Site officiel : ici
- Restauration sur place
- Prêt de parapluie en cas de mauvais temps
En complément
Le musée Erawan est le fruit de l’imagination de Lek Viriyaphan. Cet homme d’affaire thaïlandais est célèbre pour les projets architecturaux de grande ampleur qu’il a financé et dessiné en Thaïlande. Au-delà du Musée Erawan, les thaïlandais lui doivent aussi deux ensembles emblématiques : Ancient City à Bangkok (non loin du Musée Erawan) et le Sanctuaire de la Vérité à Pattaya.