
Droits de douanes : 0 % pour les États‑Unis, plus de 20 % pour la Thaïlande
Écrit par la rédaction de theo-courant.com, votre guide de référence sur la Thaïlande et l'Asie du Sud-Est.

Les États‑Unis réclament un accès sans droit de douane à l’économie thaïlandaise, tout en maintenant des taxes écrasantes sur les produits thaïlandais. Une stratégie néocoloniale à dénoncer.
Des droits asymétriques : l’hypocrisie américaine
Les États‑Unis exigent que la Thaïlande applique un tarif douanier de 0 % à l’ensemble de leurs produits. En échange ? Rien. Washington refuse d’abaisser ses propres taxes, qui atteignent actuellement entre 20 % et 36 % sur plusieurs catégories de produits thaïlandais, notamment agricoles.
C’est une politique à sens unique, profondément injuste et immorale, qui vise à ouvrir le marché thaïlandais sans réciprocité.
Une manœuvre néocoloniale et économiquement toxique
Une pression à la limite du chantage
Les négociateurs américains imposent une date limite : si Bangkok ne cède pas avant le 1er août 2025, ils menacent d’étendre les taxes à d’autres produits. C’est un ultimatum qui vise à créer la panique, à soumettre un pays en développement à la volonté d’une superpuissance économique.
L’agriculture en ligne de mire
Les produits visés sont souvent ceux issus de l’agriculture, pilier économique et social de la Thaïlande. À quoi bon soutenir la souveraineté alimentaire si les petits producteurs sont mis à genoux par une telle politique tarifaire ?
Une politique contraire à l’histoire du commerce mondial
Le commerce international repose sur des principes de réciprocité (Most-Favoured Nation - MFN). Ce que les États‑Unis réclament va à l’encontre des règles de l’OMC. Et surtout, cela rappelle les pires erreurs du passé, notamment l’Acte Smoot-Hawley de 1930, dont les effets furent dévastateurs à l’échelle mondiale.
La Thaïlande doit résister, l’ASEAN doit s’unir
La position du gouvernement thaïlandais est claire : pas de zéro pour les États‑Unis si ceux-ci ne réduisent pas leurs propres tarifs. Et Bangkok a raison. Céder serait :
- accepter une domination commerciale unilatérale ;
- affaiblir les secteurs agricoles et industriels stratégiques ;
- ouvrir la porte à de futures humiliations tarifaires.
Il est temps que l’ASEAN parle d’une seule voix face à ces tactiques, comme l’a récemment affirmé le ministère du Commerce thaïlandais.
Ce que risquerait la Thaïlande en cédant
Conséquences attendues | Impacts directs |
---|---|
Zéro pour les USA, taxes maintenues | Invasion du marché local, concurrence déloyale |
Perte de souveraineté commerciale | Impossibilité de protéger les industries clés |
Précédent dangereux | D’autres pays exigeront les mêmes conditions, sans aucune réciprocité |
Fragilisation du monde rural | Chute des revenus agricoles, exode vers les villes |
Un double discours à dénoncer
Les États‑Unis, qui prônent le libre échange, utilisent les droits de douane comme une arme géopolitique. Ils punissent les économies qui refusent de se soumettre. Ce n’est plus du commerce, c’est du pillage moderne.
Conclusion : ne pas céder, c’est défendre l’avenir
Refuser cet accord inégal, ce n’est pas être anti-USA. C’est refuser l’arbitraire, protéger les plus faibles, et préserver l’équilibre du commerce mondial. La Thaïlande, et avec elle toute l’Asie du Sud-Est, doit rester ferme.
🔗 Sources principales
- Nation Thailand – Thailand Rejects Full Tariff Liberalisation for US Imports
- Reuters – Thailand seeks to head off US tariffs with trade proposal
- Wikipedia – Smoot-Hawley Tariff Act
- The Guardian – Global Response to Trump’s Tariffs
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