Asie, l’art de la feuille d’or

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Asie, l’art de la feuille d’or

Il y a une quantité astronomique de statues, de stupas qui ont bénéficié de cette pratique consistant à appliquer une feuille d’or. Petit tour autour de cette pratique commune et sacrée.

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L’art de la précision

Les feuilles d’or sont épaisses de 0,1 micron. Elles sont apposées sur des matériaux aussi variés que le bois, le verre, le métal. On situe généralement son origine à l’antiquité égyptienne. Les fouilles dans cette région ont livré une quantité significative d’objets décorés à la feuille d’or. Rien n’indique non plus, que des cultures plus anciennes ne l’ont pas utilisé, mais avec les égyptiens, on assiste surtout à une automatisation de cette technique sur tous les objets funéraires.

Pour autant, la technique et l’utilisation de la feuille d’or ne se sont pas cantonnées à la Haute Égypte, elles ont circulé et nombre de cultures les ont adoptées. Ainsi en Europe, dès le XVIème siècle, on dore meubles et objets divers. Mais là où cette pratique va le mieux se répandre est sans aucun doute l’Asie.

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Une mise en valeur et une conservation de l’objet

Le but recherché est toujours le même, d’une simple sculpture en bois ou en pierre, l’utilisation de la feuille d’or transforme l’objet, l’embelli et, dans une certaine mesure, le protège. En effet, l’une des deux principales qualités de l’or est d’être inoxydable. Il traverse le temps sans pour autant se ternir comme l’acier. C’est sans aucun doute la raison qui fait que l’on en retrouve autant sur les sarcophages, les urnes funéraires et bien d’autres objets liés à un culte. L’autre qualité de l’or est sa rareté et donc la richesse de tout objet contenant ce matériau si recherché.

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La feuille d’or : un don

L’omniprésence de la couleur or dans les pagodes ou dans les palais frappent souvent le nouvel arrivant. Mais à l’inverse d’un artisanat européen qui obéit à des règles strictes pour optimiser la dorure, on trouve ici une pratique plus sommaire où ce n’est pas tant la technicité de l’application qui compte que le don réalisé. En effet, en principe pour dorer un support, il est traditionnellement convenu d’utiliser de la colle naturelle que l’on détrempe ensuite avec de l’eau. C’est ainsi que l’on recouvre nombre de stupas et de Bouddhas. Mais en Thaïlande ou au Myanmar par exemple, les fidèles peuvent acheter, selon leurs souhaits, des feuilles d’or prêtent à être posées.

Le business de la feuille d’or

Mesurant 1 cm sur 1cm, placées entre des feuilles très fines de papier, le donateur peut appliquer sa donation là où il le désire. Ainsi, on peut voir des statues ayant des feuilles d’or posées uniformément sur certains côtés et d’autres laissant deviner la surface initiale de l’objet. Pour d’autres c’est le contraire, la générosité des croyants cache ou boursoufle certaines régions du corps ou du visage. La physionomie de la statue évolue avec les dons. Pour d’autres encore, les feuilles n’adhèrent pas totalement à la surface et se soulèvent dès qu’il y a un courant d’air. Certaines se font même emporter par le vent.

Des formes uniques

Du coup, entre la non-homogénéité de la surface, les absences de feuille, les boursouflures et surtout l’utilisation de feuilles d’or calibrées donnant une impression de pixellisation, on peut se demander s’il s’agit bien d’un objet cultuel ou bien d’une création issue d’une collection d’art contemporain.

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