Bangkok sous les eaux

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Bangkok sous les eaux

Un tel titre peut surprendre, mais il est loin d’être anodin. La question de l’eau est une préoccupation mondiale, pour la Thaïlande, cela commence à être un problème majeur.

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Bangkok sous les eaux, un sujet complexe. L’eau est omniprésente dans la culture thaïe, que ce soit pour les célébrations religieuses, les fêtes ou bien encore pour la culture rizicole. Les thaïes ont développé de nombreux couloirs de navigation (khlong) qui ont servi tout autant aux transports, qu’à l’irrigation ou qu’à la consommation courante. Or, cette simple eau courante est maintenant devenue problématique.

Eau potable ou pas ?

En effet, si l’eau courante est présente dans la grande majorité des habitations thaïlandaises, la qualité de l’eau est à interroger. Quotidiennement tous les thaïlandais utilisent cette eau pour se laver, pour nettoyer, arroser, etc. bref pour beaucoup de choses, sauf pour boire.

L’eau du robinet est considérée comme non-comestible en raison de la présence de métaux lourds et autres éléments nocifs pour la santé.
Du coup, les habitants ont pris l’habitude d’acheter de l’eau en bouteille ou en gros jerricans, d’installer des filtres ou bien encore, d’utiliser les distributeurs que l’on trouve aux quatre coins des rues. Plus économique que les autres conditionnements (1 baht le litre), ces distributeurs filtrent et ionisent l’eau avec des ultra-violets. C’est, en quelque sorte, des fontaines modernes, et comme dans les temps plus anciens, on descend pour aller chercher de l’eau… On peut se dire que certaines pratiques demeurent ou reviennent ! La grande différence est que l’on ne va pas à la rivière ou au bord d’un canal pour aller en chercher. Non là, ce n’est pas possible.

Des canaux ou des égouts ?

Il faut dire qu’il suffit de regarder autour de soi, à Bangkok, pour se rendre compte que les canaux sont peu avenants, de couleurs opaques, gratifiés de sacs plastiques et autres déchets. En fait, les canaux sont un peu le tout-à-l’égout de la ville, tout s’y déverse. Le nombre de stations d’épuration est plus que limité. Le plus gros khlong de la ville, par exemple, est surnommé « le canal qui pue ». Sous son eau sombre se cache plus de 2 mètres d’un sédiment mélange de déchets ménagers, organiques, plastiques, rejets industriels et autres éléments qui en font une soupe des plus étonnantes et qui se décomposent peu à peu. L’odeur y est forte et parfois étouffante.

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Bouleversements climatiques

Mais la problématique de l’eau ne s’arrête pas à la seule consommation de celle-ci, vient s’ajouter les épineuses questions ;

  • sur la pluviométrie qui est de plus en plus chaotique,
  • sur la remontée des eaux des mers (réchauffement climatique),
  • et surtout, de l’enfoncement régulier de la ville de Bangkok (2 cm par an), la ville étant construite sur des anciens marécages).

Autre élément de l’équation : la présence d’un delta qui ne cesse de s’agrandir, de s’étaler. La côte perd chaque année de précieux mètres, rapprochant la mer de la ville.

Certes, il y a encore quelques kilomètres, mais l’exemple des inondations de 2011 fait un peu froid dans le dos. La ville a été, pendant plusieurs semaines (4 mois pour certains quartiers), dans l’eau, faisant des dégâts colossaux, que ce soient humains, industrielles et écologiques. Depuis, quelques travaux ont été menés, mais rien de bien solide si jamais un ouragan venait à se former dans le golfe.

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Bangkok un avenir en pointillé

Le 14 février 2023, le Conseil de sécurité des Nations unies s’est réuni pour discuter de l’élévation du niveau de la mer. La menace est grande. En effet, il y a une forte probabilité que plusieurs villes et capitales du monde soient totalement submergées d’ici à quelques années.
Ainsi, en Asie, plusieurs villes sont menacées à l’instar de Bangkok qui est en grand danger. La capitale risque de disparaître sous les eaux d’ici 2050.
La ville ne se trouve qu’à 1,5 m au-dessus du niveau de l’océan. Avec le réchauffement climatique, les inondations devraient augmenter en nombre et en intensité à partir de 2030. Si aucun travaux n’est mené d’ici là, les rapports les plus alarmants prévoient que la ville sera complètement submergée d’ici à 2050. Bangkok est actuellement classée comme la neuvième ville la plus menacée au monde. Bangkok sous les eaux, peut-être pas une fiction.

Complément :
Pour avoir une idée plus large sur la question, voir ce documentaire d’Arte consacré à Bangkok et qui énonce clairement les risques des inondations au XXIème siècle. Un document à découvrir : Inondation, une menace planétaire

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